
Genre | funk, afro |
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En deux albums vinyles, le collectif Voilaaa est sans doute devenu la meilleure aventure de danse, de funk et d'africanité du moment. Ses meilleurs tubes (« On te l'avait dit », « La France ») passent et repassent sur les playlists pourtant sélectives de Radio Nova. Le plus étonnant ? Ce groupe ne cherche ni la gloire, ni les lumières. Il arrive pourtant que son maître d'oeuvre, Bruno « Patchworks » Hovart accepte de se raconter un peu. Avec un sacré groove.
D’abord une connexion avec la disco qu’on jouait à Lagos, Nigeria, dans les 80's. Au fur et à mesure, quelques contrepoints cuivrés, du funk, des bandes originales de films blaxploitation, parfois même un vocoder. Il y a treize morceaux pour rythmer l’extraordinaire Des Promesses, récent second album signé Voilaaa. Voilaaa ? Si ce collectif adopte les contours du sound system, il a été entièrement théorisé par Bruno Hovart, musicien et producteur français de 41 ans en direct de son home studio lyonnais. Au départ, l’histoire de Voilaaa prend racine dès la sortie d’un premier album courant 2015. Après avoir touché au funk avec son projet Mr/ President, à la house sous l’incarnation Patchworks Galactic Project, au reggae sous le blase Taggy Matcher, mais aussi transféré sa science du groove le temps d’une musique de film, de pub ou de série, Bruno Hovart cherche à « se faire un nouveau kif qui, comme tous les kifs, est évidemment tout sauf récréatif ». Il sera donc question de recréer la disco Africaine non sans l’avoir scrupuleusement décortiquée en tournant et retournant les sillons de quelques vinyles rares. Il faut bien ça pour redonner une patine contemporaine à cette musique sans la dénaturer, ni la prendre de haut.
Résultat : les grincements, les cuivres et l’esprit originel du funk. Mais si Voilaaa a tout du travail de maniaque du son, c’est aussi une prise de position politique. Surtout si on applique cette échappée groove à un pays où certains Présidents ont été capables de dire « l’homme africain n’est pas rentré dans l’histoire » ou de faire voter des lois de déchéance de nationalité. Pour Voilaaa, la première réplique prend la forme du bien nommé « On te l’avait dit ».
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